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Les moustiques les plus fréquemment rencontrés en France, en particulier dans les zones urbaines, sont du genre Culex. Ces insectes prolifèrent dans des eaux contenant des substances organiques et sont donc associés aux eaux usées. Dans nos régions, leur rôle vecteur est restreint, bien que des cas de West Nile aient été signalés de Camargue chez des animaux. On en compte 65 espèces en France, des familles des Aèdes, Culex, Siaridés et Anophèles.

Les moustiques de l'espèce Culex Pipiens possèdent des caractéristiques morphologiques distinctives facilitant leur identification. Leur corps, de forme allongée mesure entre 5 et 7 mm, tandis que leurs pattes sont longues et élancées. L'abdomen, d'une teinte brune, est segmenté en anneaux. Les ailes, fixées à la partie supérieure de l'abdomen et juste avant le thorax, dépassent légèrement la longueur de celui-ci et présentent des écailles bien visibles. Il est possible de différencier les mâles des femelles par la structure de leurs antennes : si celles-ci sont équipées de plumes, il s'agit d'un mâle ; en revanche, si elles sont dépourvues de plumes et particulièrement fines, cela indique une femelle. Cette dernière se caractérise également par sa trompe rigide qui lui permet de piquer et d'aspirer le sang provenant de diverses espèces animales pour se nourrir. On observe également que son corps subit une transformation après s'être alimentée : son abdomen devient alors dilaté et rougeâtre en raison du sang qu'il contient.

Les moustiques, souvent perçus comme des nuisibles et même comme une menace pour la santé publique, sont responsables de piqûres entraînant irritations et démangeaisons. De plus, ils transmettent plus d'une centaine de maladies à environ 50 millions de personnes chaque année à travers le monde, selon les données fournies par l’Institut Pasteur. Ce sont principalement les femelles qui effectuent ces piqûres, et par conséquent, qui contribuent à la transmission des maladies et des virus. En effet, elles se nourrissent en piquant diverses espèces animales afin de favoriser le développement de leurs œufs.

Bien que les Culex Pipiens ne transmettent pas de virus dangereux aux êtres humains, ils s'avèrent particulièrement nuisibles pour les oiseaux, qui constituent leurs hôtes privilégiés. Ils sont en particulier responsables de la transmission du virus Usutu, affectant diverses espèces de passereaux, notamment le merle noir, ainsi que certains rapaces tels que les chouettes. Ce virus entraîne chaque année la mort de milliers d’oiseaux en Europe lors des pics d’épizootie.

Bien que les préférences en matière d'habitat varient d'une sous-espèce de moustique commun à une autre, il existe néanmoins une constante : ces insectes privilégient les zones humides et relativement chaudes, en particulier à proximité des étangs, marécages et mares, ainsi que des fossés intra forestiers riches en feuilles mortes. Dans les milieux urbains, leur prolifération se constate près des flaques d'eau de pluie et des bassins tels que les piscines mal entretenues. Pour comprendre l'origine de cette préférence, il convient d'examiner le cycle reproductif de cette espèce..

Tout d'abord, les mâles se rassemblent en essaims dans des clairières ou d'autres lieux favorables susceptibles d'attirer les femelles, et ils s'y lancent à leur recherche. Grâce aux poils situés sur leurs antennes, ils sont en mesure de détecter les vibrations émises par les battements de leurs ailes. Dès qu'ils repèrent une femelle, ils se dirigent vers elle et tentent de l'attraper en plein vol, parfois même en groupe. Le mâle qui réussit à la capturer procède immédiatement à sa fécondation avant de s'en séparer. La femelle, quant à elle, cherche un hôte pour se nourrir afin de permettre le développement de ses œufs. Par la suite, elle se rend vers une eau stagnante pour y pondre ses œufs à la surface. Le développement des larves, dont le nombre varie entre 20 et 200 lors d'une seule ponte, doit avoir lieu dans cette eau pendant environ six semaines. Elles font face principalement à des menaces provenant des amphibiens et des poissons qui se nourrissent d'elles. Pour leur part, elles se nourrissent d'algues, de plancton et de pollen flottant à la surface de l'eau. Si elles parviennent à survivre durant ces six semaines, elles atteignent leur stade adulte, sortent de leur enveloppe, attendent que leurs ailes durcissent à la surface de l'eau, puis prennent enfin leur envol.